🧧 Film de studio
C'est la sortie de la semaine : le blockbuster historique Le Studio photo de Nankin arrive en France après un triomphe estival en Chine.
C'est une de ces semaines : l'actualité est plutôt calme, contrairement à ma charge de travail. Voilà qui tombe à pic ! Si je n'ai pas le temps de vous écrire de longues phrases, je vais tout de même m'assurer que vous ne manquiez rien d'important, à commencer par la sortie de la semaine dont je vous parle juste en-dessous. Je me rends d'ailleurs compte que j'aborde beaucoup de thèmes sensibles cette semaine. Préparez-vous donc à ce que les films mentionnés traitent de VSS, de meurtres de masse, de violences domestiques et de suicide, sans compter que j'inaugure une rubrique nécrologique... Je vous jure que ce n'est pas volontaire. Bonne lecture cependant !
🗓️ PLANNING CLAIR POUR SALLES OBSCURES
Votre rubrique dédiée aux sorties de la semaine (la semaine qui arrive, mercredi qui vient là, ce mercredi, dans un cinéma près de chez vous !)

Pour l'empire et pour le meilleur - Le studio photo de Nankin de Shen Ao arrive cette semaine dans nos salles après avoir passé l'été à caracoler en tête du box-office chinois. Dans ce drame historique à gros budget, Liu Haoran incarne un jeune employé des services postaux pris au piège à Nankin lors de l'occupation japonaise de la ville, en 1937. Pour échapper aux mauvais traitements et aux exécutions, il se fait passer pour un photographe et fait mine de collaborer avec l'armée. Petit à petit, son studio de photographie va devenir un refuge pour les chinois·es qui tentent d'échapper au massacre de Nankin. En plus de sauver des vies, le jeune postier va également s'assurer de documenter les exactions commises par les soldats de l'empereur, pour que le monde sache ce qui se passe à Nankin. Depuis des années, le cinéma chinois se réapproprie ce traumatisme national et essaie, à l'instar du personnage de Liu Haoran, de faire connaître ces événements au reste du monde, face à un négationnisme toujours très vivace au Japon. En l'espace d'un mois et demi, l'armée japonaise aura assassiné et violé des centaines de milliers de chinois·es dont de nombreux enfants. C'est un pan de l'histoire de Chine qu'il convient de connaître tout en gardant en tête que les studios chinois inféodés au pouvoir en place véhiculent souvent une idéologie nationaliste dans les films inspirés par la période.
🏆 L'APPLAUDIMÈTRE
Toute l'actu des festivals de cinéma, petits et grands, avec un minutage extrêmement précis des standing ovations (non)

아리랑, 아리랑, 아라리요... - Continuons de parler des raisons qui font que tout le monde déteste le Japon impérial : l'excellent documentaire Voices of the Silenced sera projeté à l'INALCO (Paris) dans le cadre du festival Fenêtres sur le Japon, le vendredi 21 novembre à 09h00. Dans ce film, la réalisatrice Park Soo-nam et sa fille Park Ma-eui dévoilent de nombreux témoignages poignants récoltés sur un demi-siècle auprès d'anciennes esclaves sexuelles sud-coréennes. Sous le règne de l'empereur, des centaines de milliers de femmes asiatiques ont été réduites en esclavage et violées par les soldats japonais. Chaque mercredi depuis plus de trente ans, des manifestant·es organisent une protestation publique devant l'ambassade du Japon à Séoul pour obtenir une reconnaissance de cet fait historique par le gouvernement japonais. Là encore, c'est un pan de l'histoire de l'Asie qu'il est nécessaire de connaître et de diffuser le plus largement possible, alors que les victimes s'éteignent peu à peu et semblent ne jamais pouvoir obtenir réparation. Bien entendu, l'INALCO diffuse d'autres films documentaires tout au long du festival qui durera deux jours. Attention : les projections du 22 novembre auront lieu à l'université Paris Cité, cinq cent mètres plus loin.
📺 WE HAVE FILM AT HOME
C'est ici que vous retrouverez l'actualité des sorties sur les plateformes de VOD et SVOD mais aussi les éditions physiques de vos films préférés, parce que tout le monde ne peut pas aller au cinéma !

Photo Obsession - Après avoir rythmé notre été, une bonne partie des œuvres du cinéaste taïwanais Edward Yang arrivent enfin en Blu-ray chez Carlotta Films. Yi Yi dispose de sa propre édition tandis qu'In our time, Terrorizers, Mahjong et Confusion chez Confucius sont réunis dans un joli coffret. C'est l'occasion d'enfin mettre la main sur des films rares qui ont bénéficié de restaurations 4K soignées. Terrorizers n'avait jusqu'ici été édité que chez Spectrum Films et l'édition était en rupture de stock depuis des années, tandis que les trois autres films étaient inédits en France.

Je vous ajoute à la boucle - C'est votre oasis de bonheur au milieu de toutes les atrocités qui composent la présente infolettre : En boucle de Junta Yamaguchi sera très bientôt disponible en Blu-ray dans une belle édition qui reprendra le visuel de l'affiche japonaise du film. On a échappé au pire et au... bref, on y a échappé.
🌏 À L'EST, QUOI DE NOUVEAU ?
Des annonces de sorties lointaines, très lointaines... Mais on espère qu'elles se rapprochent rapidement !

Is there anybody going to listen to my story? - Ad Vitam a officialisé la date de sortie de Girl, première réalisation de l'actrice taïwanaise Shu Qi : ce sera donc pour le 8 juillet 2026 dans nos salles obscures. Ce drame familial dans le Taïwan des années 1980 réunit un joli casting dont Roy Chiu, la chanteuse et actrice 9m88 (prononcez Jombaba) mais aussi et surtout Audrey Lin que l'on n'avait pas revue depuis son prix aux Golden Horse Awards pour Trouble Girl. Côté photographie, on retrouvera le travail de Yu Jing-pin, habitué des productions sinophones dont Better Days et SoulMate de Derek Tsang. Bref : hâte de voir ça.
⬛ IN MEMORIAM
Voici la rubrique nécrologique de la semaine : une pensée aux disparu·es et à celleux qui restent.

Homayoun Ershadi - Il s'était fait connaître avec Le Goût de la Cerise d'Abbas Kiarostami : l'acteur iranien Homayoun Ershadi s'est éteint ce mardi 11 novembre après avoir bataillé contre un cancer, à l'âge de 78 ans. Au fil des années, il s'était illustré dans des productions hollywoodiennes comme avec Zero Dark Thirty de la réalisatrice Kathryn Bigelow ou encore avec Les Cerfs-volants de Kaboul de Marc Forster, adapté du roman éponyme de Khaled Hosseini.

Tatsuya Nakadai - Le cinéma iranien n'est pas la seule industrie endeuillée cette semaine. En effet, un autre géant a disparu : l'agence de Tatsuya Nakadai vient de confirmer que l'acteur était décédé le 8 novembre dernier. Il avait 92 ans. On le connaissait pour ses rôles dans Hara-kiri de Masaki Kobayashi, Ran, Yojimbo ou encore Entre le ciel et l'enfer d'Akira Kurosawa et bien d'autres classiques du cinéma japonais.
🫵 C'EST VOUS LE PRODUIT
C'était inévitable : j'allais bien finir par monétiser cette petite entreprise. Non, en réalité, c'est une rubrique pour faire la publicité d'un truc auquel je participe, genre un podcast, au hasard.

Vague à larmes - Je me suis rendue à l'avant-première d'Une page après l'autre de Nick Cheuk au Festival du Film Hongkongais de Paris (FFHKP) et je vous parle du film sur Cinématraque pour que vous puissiez vous blinder psychologiquement d'ici sa sortie en janvier prochain. Je pense que ça se passe d'introduction comme l'article est déjà assez long. Bonne lecture.
Merci de m'avoir lue ! 🧧 HONGBAO revient en toute logique dès dimanche prochain, sauf cas de force majeure.